Avec l’expansion de la population de loups en France, les dommages sur les troupeaux domestiques occasionnés par la prédation augmentent régulièrement.
Dans certains contextes et malgré la généralisation des systèmes de protection, cette progression des dommages est localement sensible, notamment dans les massifs du Mercantour (Alpes Maritimes) et de Canjuers (Var).
« Chaque année depuis 2010, plus de la moitié des troupeaux attaqués le sont une fois dans la saison, environ 1/3 subit 2 à 5 attaques, environ 10% subissent 6 à 10 attaques et le reste (…) subit plus de 10 attaques (…) Ces deux dernières catégories de troupeaux (environ 3% des troupeaux en 2013) « concentrent » quelques 35% des victimes indemnisées en 2013 ».
Ces deux zones concentrent aujourd’hui environ 50 % des dommages nationaux et illustrent toutes les difficultés à maitriser la sensibilité des élevages face à la prédation en dépit du niveau élevé de protection du bétail et des efforts consentis par les éleveurs.
Ces massifs représentent donc des sites majeurs d’exploration pour comprendre quels sont les facteurs et situations qui favorisent ou limitent l’efficacité des techniques de protection et plus particulièrement celle des chiens de protection des troupeaux (CPT), qui restent un élément central dans la stratégie de protection directe des troupeaux en France et dans le monde.
L’acquisition de nouvelles connaissances sur le triptyque « loups-chiens-troupeaux » doit permettre d’apporter des réponses à des situations critiques où, bien qu’indispensables, les outils de protection, en l’état actuel de leur mise en œuvre, semblent montrer certaines limites.
Le projet CanOvis s’inscrit dans cette logique, afin de réduire le risque de prédation due au loup sur les troupeaux domestiques.
En étudiant les relations entre loups, troupeaux et chiens de protection, le projet CanOvis vise, sur des territoires pastoraux soumis à une forte pression de prédation, à mieux définir le comportement déprédateur* du loup, l’aptitude à la protection des chiens dit « de protection » (CPT) et les facteurs de vulnérabilité à l’échelle de l’unité pastorale (UP).
Une première phase de recherche fondamentale (2013-2015) conduira à l’analyse de l’historique et des données nouvellement acquises sur les différentes relations et interactions.
Les premiers résultats obtenus seront localement éprouvés dans une deuxième phase de recherche appliquée (2015-2017). Le tout en étroite collaboration avec les éleveurs et bergers partenaires.
L’ensemble des travaux menés sur les territoires complémentaires du Mercantour et de Canjuers permettra d’aboutir, à moyen terme, à des recommandations concrètes (et transposables) pour optimiser les systèmes de protection des troupeaux, plus particulièrement en améliorant l’efficacité des CPT, en ajustant les stratégies de prévention et les méthodes d’intervention sur les loups déprédateurs.
* Déprédateur : qui cause des dommages aux troupeaux domestiques
Objectifs opérationnels :
Etudier les facteurs internes : tout ce que l’on peut améliorer dans le comportement des CPT. Préciser un modèle comportemental d’aptitude à la protection des CPT afin de définir des indicateurs de qualité, en vue d’améliorer leur sélection, leur éducation, leur utilisation et leur suivi.
Etudier les facteurs externes : tout ce qui dans l'environnement de travail du CPT peut influencer son efficacité. Préciser les facteurs externes structurels et circonstanciels favorisant ou pénalisant le travail des CPT en vue d’ajuster les stratégies de prévention.
Etudier le comportement du loup et ses réponses aux mesures de protection déployées. Préciser un modèle comportemental déprédateur du loup et objectiver les possibilités d’intervention sur les individus en situation d’attaque sur les troupeaux.
Titre
Projet CanOvis : loup-prédation et protection des troupeaux domestiques
Région Provence-Alpes-Côte-d‘Azur - Départements :
Alpes-Maritimes (06) - Massif du Mercantour Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Var (83) - Plateau de Canjuers Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
Les opérations de suivi (sessions de plusieurs jours consécutifs) se succèdent au fil de la saison pastorale et de « l’actualité de la prédation » sur une sélection de sites pilotes (UP).
Ces sessions de terrain permettent de réaliser :
Un suivi comportemental des CPT (comportement individuel, relations au sein du groupe de chiens et comportement dans leur environnement. Entretiens avec les éleveurs propriétaires et les bergers utilisateurs).
Un suivi GPS des CPT et troupeaux (analyses des déplacements nocturnes et diurnes des animaux).
Un suivi des interactions loups-troupeaux-CPT (vision nocturne à l’aide de matériel infrarouge – affut nocturne à proximité des couchades).
Un relevé des paramètres contextuels et circonstanciels (topographie, météo , activité pastorale...).
Un recueil des témoignages et expériences des éleveurs et bergers partenaires.
Logique d’analyse
Le suivi fin des systèmes pastoraux et des dispositifs de protection des troupeaux permet d’obtenir des informations sur la réalité des relations loup-troupeau-chien et plus particulièrement d’analyser les comportements des CPT au travail et les habitudes et réponses comportementales des loups.
Grace au matériel d’imagerie thermique, les affuts nocturnes permettent d’obtenir des informations sur l’activité des CPT, du troupeau (particulièrement en couchade libre) et sur les relations de ce système avec son environnement (faune sauvage, prédateurs, évolution météo, dérangements divers …)
Les données acquises par GPS permettent d’avoir des informations précises sur les déplacements des CPT équipés (tracés, durées, vitesses, dénivelés, chronologie…) et de corréler l’activité des chiens à celle des troupeaux en configuration ordinaire, mais aussi en interaction avec les loups (en association aux observations nocturnes et aux prédations survenues durant les suivis).
Suivi nocturne 2013-2015
161 nuits d’observation
114 séquences impliquant des loups Interactions avec le système pastoral, relations intra-spécifiques, chasse, déplacements…
49 interactions des CPT avec la faune sauvage évoluant autour des troupeaux (Chamois, sangliers, lièvres…)
Ces suivis de terrain nous fournissent des informations sur la réalité des relations loup-troupeau-CPT, sur le comportement des CPT au travail, sur les habitudes et réponses comportementales des loups aux abords des troupeaux protégés. Dans des contextes variés et complémentaires, nous documentons, en accédant au monde de la nuit, un panel de situations particulièrement intéressantes, voire insolites en l’état actuel des connaissances sur le sujet.
L’analyse préliminaire des ces données nouvelles et les échanges avec tous nos partenaires, nous permettent de remettre en cause quelques-unes des certitudes sur le fonctionnement du triptyque loup-troupeau-CPT et progressivement de porter un nouveau regard sur la vulnérabilité et la protection des troupeaux ainsi que sur le comportement (déprédateur ou non) des loups.
Une des forces de ce projet est de pouvoir juxtaposer différents types de données à l’échelle d’une unité pastorale . L’UP (et son sous-ensemble « le quartier de pâturage ») étant l’étalon qui semble le plus pertinent pour appréhender les différents facteurs déterminants de vulnérabilité et jouer sur l’efficacité des systèmes de protection mis en place.
En s’appuyant sur les travaux et méthodes déjà développés en France (diagnostics de vulnérabilité, recherche de facteurs déterminants de vulnérabilité, suivi du loup…) et en croisant les données historiques, les données nouvellement acquises et les expertises des éleveurs et bergers, la vulnérabilité et la protection d’un troupeau seront raisonnées autour de périodes et évènements clés liés au rythme du troupeau et à l’activité des CPT. Le tout corrélé à la biologie du loup (dispersion, reproduction, éducation des jeunes, comportements déprédateurs…).
En les appliquant à ce principe de base on pourra, par périodes, évaluer l’importance des différents facteurs de vulnérabilité, apporter des ajustements en terme de protection et mesurer l’impact des modifications proposées dans le fonctionnement du système pastoral étudié.
Ce que le terrain nous raconte:
Sur les UP suivis,les loups sont omniprésents (85% des nuits d’affut en 2015). Ils parcourent et prospectent l’espace pastoral régulièrement et parfois méthodiquement. Ils semblent autant intéressés par les opportunités de prédation que par les possibilités de charogner des carcasses associées à la vie des troupeaux. Dans les deux cas, un même individu peut faire preuve d’extrême audace comme de grande prudence, quelque soit le système de protection en place.
Sur les troupeaux observés, l’approche ou la très grande proximité de loups n’engendrent généralement pas d’affolement. En cas de perturbation, le retour au calme est relativement rapide.
Les CPT peuvent interrompre le comportement de prédation des loups, mais ils ne suffisent pas pour dissuader les loups de revenir sur les troupeaux protégés.
Les CPT sont plutôt tolérants à la faune sauvage environnante, y compris au loup ! L’agitation ou le calme des CPT ne sont pas corrélés à la présence ou non de loups dans leur espace de travail. Ils sont en revanche sensibles aux sons caractéristiques que produisent les sonnailles en cas de mouvements anormaux du troupeau (de jour comme de nuit) et qui traduisent un dérangement. Les CPT sont donc loin de repérer tous les passages de loups « sans perturbation » du troupeau.
Face à un dérangement, la réaction d’un CPT dépend de son caractère individuel autant que du fonctionnement du groupe de chiens (cohésion, solidarité, « émulation »). Pour une même perturbation, la réponse des CPT peut être très variable.
La vulnérabilité d’un système reste difficile à évaluer et anticiper. Sur un cycle de 24h (période sur laquelle se base notre modèle de vulnérabilité, en cours de développement) certaines périodes et situations sont pressenties comme plus vulnérables (pâturage nocturne, couchade libre, milieux fermés, chaleurs des chiennes qui « perturbent » les CPT …) Or, les observations réalisées invitent à plus de nuance, la vulnérabilité effective (mesurée in fine par un taux de dommages) est souvent en deçà de la vulnérabilité théorique et présupposée . Au fil des observations, notre regard sur les modèles en vigueur de vulnérabilité et d’efficacité des CPT évolue, jusqu’à se demander parfois, dubitatifs, « pourquoi les loups présents n’attaquent pas plus ? » !
Retours d’expérience : Bergers et éleveurs s’adaptent au jour le jour : « couchade libre ou pas ? », avec une bonne appréciation du risque certains bergers reprennent ponctuellement la couchade libre. D’autres, soumis à une pression diurne (report de prédation de jour) l’abandonnent pour soulager les CPT déjà très sollicités en journée.
Ces images et vidéos sont propriété de l'IPRA, toute utilisation et reproduction est interdite sauf autorisation expresse et contractuelle. Nous contacter
Titre
L’alpage, la nuit : introduction à la vision nocturne
Cette compilation d’images de nuit permet de se familiariser avec l’imagerie thermique.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°1 : Le berger et son troupeau
Extrait n°1 : Le berger et son troupeau
Les équipements en imagerie thermique détectent le rayonnement infrarouge (onde électromagnétique de fréquence inférieure à celle de la lumière visible) émis par tous les objets présents dans le champ de la caméra.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°2 : Les CPT
Extrait n°2 : Les CPT
Le résultat obtenu s’apparente à une image « en noir et blanc » où les corps les plus chauds apparaissent comme les plus lumineux (blanc-brillant) ce qui permet de détecter et suivre facilement tous les animaux à sang chaud.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°3 : Les loups
Extrait n°3 : Les loups
On notera par ailleurs des différences de brillance entre les animaux, par exemple une différence entre un chien de protection et un loup liée à la constitution de leur pelage respectif. Le pelage plus fourni du chien par rapport à celui du loup (particulièrement en été) a un effet « isolant » qui le rend plus « gris » à l’image, surtout à grande distance.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
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Titre
Tentative d’attaque : de l’approche à la mise en fuite du loup
Ces extraits vidéos illustrent une tentative d’attaque menée par un loup seul : son travail d’approche, le long face à face avec le troupeau avant sa charge, aussitôt enrayée par les CPT. Massif de Canjuers - Juillet 2014.
Le contexte
Un troupeau de 2000 ovins est regroupé sur la couchade libre (non parquée) habituelle. Les animaux étant particulièrement serrés, ils forment une patate assez homogène – Huit CPT les accompagnent, dans le troupeau même ou à proximité immédiate. Le site est rocailleux mais peu pentu. La végétation y est de type garrigue (arbustes et pelouse sèche).
Le début de soirée est calme, la météo est bonne. Vers 01h00, un loup apparait 400m à l’Est du troupeau, doucement mais sûrement il se dirige vers lui et entame une longue (9mn) et prudente approche.
Le loup est finalement parvenu au dessus et au centre de la patate que forme le troupeau. Il lance son attaque mais visiblement sans proie précise en ligne de mire. Deux CPT proches de l’action interviennent instantanément et mettent en fuite le prédateur.
Commentaires
Durant le suivi, la zone est fréquentée par un groupe de loups (minimum 6 individus) et le troupeau est régulièrement « visité » mais pas forcément attaqué.
Ici, dans sa tournée nocturne, ce loup apparait plus déterminé. Une fois devant les animaux le face à face est calme et long, le loup semble hésitant. Les brebis ne bougeront finalement qu’au lancement de l’attaque proprement dit. Par ailleurs, aucun CPT ne semble l’avoir détecté jusque là mais leur réaction est rapide et efficace pour l’éloigner dès lors qu’ils perçoivent la perturbation. Leur intervention est visiblement liée au mouvement de fuite des brebis les plus en danger au moment de la charge du loup.
Deux autres CPT vont se joindre aux premiers pour courser le prédateur sur environ 300 m. il finira par disparaitre par le haut du versant.
Si le loup lance une charge « prudente et/ou peu motivée » et semble craindre les CPT (sa fuite est immédiate), il donnera par contre, durant la poursuite, l’impression de plus d’aisance et de marge sur ses poursuiveurs qui interrompent assez vite leur intervention en même temps que le loup ralenti sa fuite.
A 01h20 tous les CPT ont rejoint le troupeau, qui lui n’a pratiquement pas bougé. Sur cette action le retour au calme est rapide tant pour les CPT (5mn) que pour le troupeau (moins d’une mn).
Cette séquence illustre une catégorie d’interactions que nous avons régulièrement observé aussi bien sur le massif du Mercantour que sur Canjuers et qu’une première analyse nous amènerait à attribuer plutôt à de jeunes loups intéressés mais peu expérimentés (voir Rapport d'activités 2014).
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Ces images et vidéos sont propriété de l'IPRA, toute utilisation et reproduction est interdite sauf autorisation expresse et contractuelle. Nous contacter
Suite au passage de deux loups au parc de nuit (sans attaque), ces extraits vidéo présentent la poursuite, particulièrement « sportive », qu’engagent quatre des CPT présents sur l’estive. Massif du Mercantour - Juillet 2013.
Le contexte
Un troupeau de 1700 ovins est regroupé pour la nuit dans un parc en filets, à proximité de la cabane du berger. Cinq CPT complètent le dispositif de protection. Le parc de nuit est établi à 1600m d’altitude, sur une ancienne terrasse cultivable, l’environnement proche est fait de pelouse, éboulis et ilots boisés.
L'action
Vers minuit, deux loups ont effectué une première approche « intéressée » qui les amène jusque devant les filets sans éveiller les soupçons des CPT, malgré l’agitation du troupeau. Les loups n’attaquent pas et disparaissent jusqu’à 01h35 où on les retrouve à quelques mètre du parc de nuit, en interaction « pacifique » avec un des CPT.
La poursuite présentée ici est assez marquante de par sa durée (+ de 7 mn), la distance parcourue (+ de 1.3km), la motivation et l’ardeur des CPT. A deux reprises ils se font « égarer » et distancer mais ils parviennent à reprendre la piste des deux loups.
En toute fin de séquence observée, alors que chaque CPT poursuit « son » loup, un des chiens n’est pas loin de « contacter » physiquement un des pourchassés ! Les deux CPT qui restent en course à ce moment là ne reviendront que bien plus tard dans la nuit. Cette paire de loups fera d’autres passages les nuits suivantes. Mis en perspective avec d’autres observations, cette scène de poursuite apporte des éléments de compréhension face aux nombreuses questions, que pose l’amélioration des CPT, parmi lesquelles :
Quel est l’effet dissuasif des CPT ? Les loups se permettent des pauses et sont capables de regarder passer les CPT au cœur même de l’action – ils reviennent les nuits suivantes, voire la nuit même.
Quelle est la motivation des CPT ? Qu’est-ce qui détermine l’intensité d’une interaction et fait la différence entre la simple interposition à la poursuite « musclée » ? Comme ici, alors qu’il n’y a pas eu de perturbation initiale du troupeau.
Quelles capacités sont déterminantes pour interagir avec un loup, le pourchasser... ? Le gabarit, la forme physique, les facultés sensitives ? Ici, les CPT combinent, comme un chien de chasse, la poursuite à vue ou le pistage à l’odorat, voire à la connaissance du terrain et l’anticipation des meilleurs passages.
Les informations récoltées dans les scènes de poursuite renvoient à la réflexion autour de la théorie du Ressource Hodling Potential (RHP) abordée dans nos travaux ici : Rapport d'activités 2014 - Galeries d'images.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Plateau de Canjuers - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face »
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Durant plusieurs heures, un loup est présent sur l’alpage et exerce une pression sur le troupeau. Parmi les nombreuses interactions avec les CPT observées pendant la nuit, cette séquence illustre les relations non agonistiques qui peuvent exister entre CPT et loups. Massif du Mercantour - Aout 2014.
Le contexte
Nous sommes sur le « quartier d’aout » pâturage d’altitude constitué quasi exclusivement de pelouse alpine. Le troupeau de 2000 ovins est regroupé pour la nuit dans un parc en demi-lune, devant la cabane du berger (2165 m). Cinq CPT complètent le dispositif de protection.
L'action
Un loup a été détecté sur l’alpage dès 21h45. Après une tentative d’attaque déjouée et une première poursuite par les CPT, le prédateur est maintenant attiré par une carcasse d’agneau prédaté la veille, en contre bas de la cabane. Mais deux CPT lui en refusent l’accès.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°1 : Le CPT s’interpose et poursuit le loup
Extrait n°1 : Le CPT s’interpose et poursuit le loup
23h50, après une phase de « repos » (animal couché), le loup se rapproche de la carcasse, il est mis en fuite par un des deux CPT présents.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°2 : Le face à face
Extrait n°2 : Le face à face
La poursuite est de courte durée. Pendant plusieurs minutes loup et CPT vont s’observer. Se « jauger » ?
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°3 : Le loup insiste sur la carcasse
Extrait n°3 : Le loup insiste sur la carcasse
Finalement le loup s’en retourne vers la carcasse, « accompagné » par le CPT, celui là même qui l’avait poursuivit. Pour autant les deux CPT vont continuer de tenir en respect le loup toujours intéressé par l’agneau mort. A 00h24, il abandonne … pour retenter une attaque (infructueuse) sur le troupeau !
Commentaires
Malgré sa localisation en plein cœur d’une ZPP, ce troupeau subit relativement peu de dommages tout au long de la saison d’alpage.
Pourtant, nous avons pu constater lors de différentes nuits de suivi qu’un ou plusieurs loups pouvaient se montrer particulièrement présents et insistants comme la nuit décrite ici où l’on observera un ou deux individus 5 heures durant avec deux tentatives d’attaques (une brebis blessée), de longues séquences d’interactions variées (et originales) entre CPT et loup, l’intervention de l’éleveur pour effaroucher un des loup et des phases de socialisation-jeux entre loups, non loin du troupeau.
La séquence présentée ici fait le zoom sur un type non agonistique de relations entre loup et CPT que ce travail de suivi nocturne permet de mettre en évidence. Nos observations révèlent progressivement une autre forme d’interaction, moins « convenue », basée sur une communication-socialisation « non violente » où les deux canidés s’observent, s’évaluent … et parfois même, sur un même espace, se tolèrent. Du moins en apparence !
Cette nuit là, le loup s’intéresse autant au troupeau qu’à la carcasse de l’agneau que lui et/ou ses congénères ont prédaté la veille. Dans les deux cas, malgré l’intervention des CPT, du berger, de l’éleveur, il se montre insistant et audacieux pour arriver à ses fins. Si les chiens font front durant les attaques au troupeau, ils sont moins combatifs pour « défendre » la carcasse, peut-être « lassés » face à la détermination du loup ? Pourtant les CPT font certainement une « défense de ressource » puisque eux aussi consomment, à tour de rôle, sur la carcasse !
Ces évènements soulignent l’immense complexité des relations entre les deux canidés (affrontement, tolérance, socialisation...), l’importance de leur caractère individuel (et de sa variation) : tous les loups sont-ils aussi insistants et aptes à « négocier » avec un CPT ? Avec tous les CPT ? Qu’est ce qui détermine l’agressivité ou la tolérance d’un CPT ? Pourquoi un même CPT peut successivement poursuivre un loup et le laisser retourner vers la ressource convoitée ?
Autant de questionnements, suscités par nos observations, qui aideront à préciser le comportement déprédateur du loup et « l’efficacité » d’un CPT (voir Rapport d'activités 2014).
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Plateau de Canjuers - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés »
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Titre
Entre grands et petits canidés : les relations nocturnes du renard avec CPT et loup
Dans les zones pastorales, CPT (chiens de protection des troupeaux) loups et renards se côtoient en permanence. Les relations, parfois d’une grande promiscuité, entre le renard et ces grands canidés se révèlent très contrastées.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°1 : Les protagonistes
Extrait n°1 : Les protagonistes
Une présentation des trois canidés pour se familiariser à leur "signature thermique".
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°2 : Mise en fuite
Extrait n°2 : Mise en fuite
Relation interspécifique où le renard est mis en fuite par "plus grand que lui". Relation la plus convenue mais pas la plus courante sur le terrain.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°3 : Tolérance
Extrait n°3 : Tolérance
Grands et petits canidés se partagent le même espace et parfois les mêmes ressources alimentaires. CPT et loup s’agacent de l’attitude intrusive et intéressée du renard mais le tolèrent le plus souvent.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°4 : Indifférence
Extrait n°4 : Indifférence
Les grands canidés ont intégré l’insistant renard et l’acceptent dans leur cercle le plus proche... jusqu’à l‘indifférence.
Commentaires
Les territoires des canidés sauvages se chevauchent, loups et renards convoitent parfois les mêmes proies et bien plus souvent, les mêmes charognes. Il a déjà été mis en évidence (notamment dans le suivi hivernal et par piégeage photo) l’intérêt du renard pour le loup qui le mène vers des proies communes mais surtout des carcasses (fraichement prédatées ou plus anciennes).
Le loup peut se montrer autant intolérant qu’indifférent à la présence du renard, même dans le cas d’une défense de ressource alimentaire (observations faites sur carcasses de brebis).
En zones pastorales, le troupeau représente pour l’un et l’autre un réservoir de proies potentielles (jeunes agneaux pour le renard) et encore une fois, une probabilité élevée de carcasses et autres déchets organiques.
Ainsi les renards fréquentent assidument les abords des cabanes pastorales et les sites de regroupement nocturne des troupeaux. Généralement, les CPT, comme avec l’essentiel de la faune sauvage ordinaire (sangliers, lièvres, chevreuils...) tiennent en respect ces renards mais finalement les tolèrent plutôt bien… sur des périmètres (cabanes, couchades) où ils sont pourtant le plus vigilant et le plus défensif.
Visiblement, loups et CPT ont à peu près les mêmes relations avec les renards, oscillant entre agressivité et indifférence, comme si les grands canidés finissaient par capituler devant l’insistance et la ténacité du renard commensal.
Les goupils semblent l’avoir bien compris et leur proximité vis-à-vis des grands canidés peut être vraiment étonnante !
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Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
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CanOvis - Vidéo diurne - Séquence 6 : « Le mimétisme du loup »
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Le mimétisme du loup : quelle est la couleur de Canis lupus italicus ?
Stratégie adaptative dans le monde animal, le mimétisme permet aux proies comme aux prédateurs de se camoufler et passer (pour des raisons inverses) inaperçus. A ce jeu là, le loup « gris » européen (et sa sous-espèce italienne) se révèle particulièrement performant. Dans le cadre de nos travaux en alpages, les observations diurnes de loup sont régulières. Le premier aspect commenté est souvent la couleur du ou des individus suivis... ou du moins l’impression qu’on en a !
Le « vrai » pelage du loup
De plus en plus courante en milieu naturel, une belle observation de loup (en distance et/ou durée) nous permet de détailler à peu près son pelage : le plus souvent un mélange de beige, de gris, de noir et de brun-jaune. Le dos étant plutôt sombre et le ventre plutôt clair avec une particularité à la tête : un masque labial blanc autour de la bouche et le début du cou (gorge). Finalement le pelage est un nuancier de couleurs « naturelles » à tendance gris-fauve plus ou moins mélangée de poils noirs et blancs.
La couleur du loup observé : une impression plus qu’une réalité
Mais le plus souvent, les observations restent plus furtives, plus lointaines et dans ce cas, il est bien difficile de décrire précisemment la couleur du ou des spécimens observés. Même le masque facial normalement caractéristique peut passer complètement inaperçu !
Selon l’éclairage et la visibilité du moment, selon le milieu (pelouse, pierrier, sous-bois …) l’impression générale peut être très contrastée : gris argenté, roux, noir … Un même individu en mouvement dans un milieu varié donnera même l’impression de « changer » de couleur. Suivre un individu en déplacement dans une pelouse rocailleuse en fin d’automne peut être particulièrement difficile, même avec du bon matériel optique !
CanOvis - Vidéo diurne - Séquence 6 : « Le mimétisme du loup » - Extrait : Loups sur un alpage du Mercantour
Extrait : Loups sur un alpage du Mercantour
Observation en soirée depuis le parc de regroupement nocturne.
On retrouve, en effet, dans le pelage du loup, nombre de couleurs et d’associations de nuances qui s’adaptent à une multitude de contextes naturels (milieux et visibilité) : l’essence même du mimétisme !
Il faut ajouter à cela une variabilité individuelle, qui fera apparaitre, dans le cas d’observation simultannée de plusieurs individus, tel loup plus brun, tel autre plus gris, plus clair ou plus foncé...
Enfin, il faut tenir compte de la variabilité saisonnière du pelage qui se densifie et peut s’assombrir en hiver. A l’inverse, le pelage estival peut être extrèmement ras et prédominent alors les tons brun-roux.
Il n’y a bien que dans le cas d’un manteau neigeux continu que l’animal perd ses capacités mimétiques. Mais là encore, par effet de contraste avec le blanc de la neige, le loup apparaitra plus sombre qu’il n’est réellement !
Réalité ou impression, depuis quelques temps se multiplient en France des témoignages portant sur des observations de loups « noirs »... Concernant la sous-espèce C.l.italicus ce n’est biologiquement pas impossible mais semble–t-il très rare (quelques cas détectés en Italie). Hormis ces observations, aucun document photo ou vidéo n’a permis jusqu’ici de valider ces informations dans notre pays.
Faut-il entendre dans ces témoignages : « uniformément noirs » ? « particulièrement foncés » ? « plutôt sombres »... ? Le doute subsiste.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
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Le loup est (aussi) un charognard : un animal carnivore n'est pas nécessairement un prédateur
« Les loups sont des prédateurs souples et opportunistes mais ils comptent généralement sur les ongulés de grande taille qu’ils n’ont d’ailleurs pas toujours besoin de tuer pour se nourrir. Peterson dit avoir récupéré des fèces de loups pleines d’asticots après qu’ils aient consommé des carcasses avariées d’élan, abandonnées alors qu’elles étaient desséchées depuis des mois ». (Peterson-Ciucci. « Les loups en tant que carnivores », dans Mech-Boitani (2003) Les loups University of Chicago Press, traduction C et R Igel, p.104) Le charognard se nourrit de cadavres d’animaux morts plus ou moins récemment, dans un état de décomposition plus ou moins avancé. Le loup en tant que carnivore consomme régulièrement sur des carcasses d’animaux sauvages ou domestiques qu’il a lui-même prédaté (précédemment ou non).
La tournée des carcasses
Les longs suivis que permettent les terrains enneigés mettent parfois en évidence l’intérêt des loups pour ces charognes qu’ils visitent régulièrement et dont parfois il ne reste vraiment pas grand-chose (quelques vieux os délavés !) Seuls ou en groupe, il apparait même que les loups organisent de véritables et méthodiques « tournées des carcasses ».
Lors de nos observations auprès des troupeaux, le loup charogne régulièrement des restes de moutons, morts de maladie, d’accident, avortements … et bien sûr de prédation (par lui ou l‘un de ses congénères). Certains individus semblent plus attirés par les diverses carcasses qui parsèment l’alpage que par les animaux vifs du troupeau, même si ces charognes sont défendues par les CPT.
Ces loups « qui vont droit au but » en arrivant sur l’alpage, possèdent visiblement une cartographie précise des carcasses en présence. Outre l’opportunité d’une prédation, leurs nombreuses visites aux troupeaux leur permettent également d’actualiser leur catalogue de carcasses nouvellement disponibles.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°1 : Charognage d’un loup sur une carcasse d’agneau
Extrait n°1 : Charognage d’un loup sur une carcasse d’agneau
Un loup consomme 40 mn sur les maigres restes d’un agneau mort de maladie aux abords d’un parc de nuit, deux semaines plus tôt.
Compétition entre loup et CPT
Nous avons pu observer plusieurs interactions entre loup et CPT autour de carcasses récentes de mouton. Généralement le chien « défend » le cadavre. Défense de propriété (c’est son mouton) ou défense de ressource (c’est son casse croute) la limite est souvent flou, les deux intentions peuvent visiblement se méler. Les joutes entre les deux canidés peuvent être longues et animées (voir Séquence 4 : « Face à face »). L’issue de la confrontation est très variable, de la mise en fuite définitive du loup à la capitulation du chien qui (résigné ?) observe alors le loup consommer. Un moindre mal dans la mesure où l’on à vu à l’inverse, des loups tenter des attaques au troupeau faute d’avoir pu accéder à une carcasse !
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°2 : Interaction loup-CPT autour d’une carcasse de brebis
Extrait n°2 : Interaction loup-CPT autour d’une carcasse de brebis
Une brebis est morte sur un lieu de couchade (parc en filets électrifiés). La nuit suivante, sur ce site inutilisé par le troupeau, un loup et un CPT se disputent la carcasse.
Durant 1h30, le chien tient le dessus puis finalement cède le terrain au loup insistant qui va consommer à peine plus de 7 mn. Entre temps, il aura « découragé » un autre CPT, rendu visite à l’âne (peu impressionné) et à la cabane pastorale toute proche.
Scent-rolling
Si la carcasse visitée par le loup est encore odorante, il peut réaliser une action de scent-rolling (se frotter, glisser, rouler sur un objet « parfumé »: carcasse, crotte, urine …) afin, selon les intreprétations proposées, marquer de son odeur cette carcasse (marquage territorial), s’enduire de l’odeur de la carcasse pour ramener au reste du groupe l’info d’une ressource alimentaire disponible ou encore dissimuler sa propre odeur pour échapper à la vigilance de ses futures proies (camouflage olfactif). Certains chiens, au grand désaroi de leur propriétaire, ont conservé ce comportement !
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°3 : Scent-rolling de 2 loups sur une carcasse de bouc
Extrait n°3 : Scent-rolling de 2 loups sur une carcasse de bouc
Deux loups réalisent un long scet-rolling sur une carcasse d’un bouc de chèvre en fort état de décomposition (suite à une prédation) L’odeur est insoutenable (pour un homme !) on n’ose imaginer la signature olfactive des loups après leur « bain parfumé ».
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Plateau de Canjuers - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 8 : "Loup vs CPT: complexité des interactions"
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" Les chiens de protection font ils peur aux loups ?! " Les CPT sont une des dernières populations de chiens domestiques a être en contact direct avec leur ancètre, le loup. Que ce soit de façon indirecte: rencontres olfactives ou auditives, ou de façon directe: rencontres physiques, les CPT sont en relation quasi permanente avec les loups.
En zones pastorales, les interactions entre ces deux espèces, très proches, de canidés sont complexes. Comme attendu, l'essentiel des interactions observées demeurent agonistiques (tensions,affrontements...) mais ces grands canidés, qui partagent un même territoire, développent une panoplie de relations plus "sociales" qui, de la tolérance jusqu'à l'intéret sexuel, semblent relativement variées. Au sein d'une même interaction on peut même observer une alternance de phases agonistiques mélées à d'autres séquences plus "pacifiques".
La compréhension de ces interactions contrastées et combinées devrait fournir les clés manquantes pour améliorer la sélection et l'efficience des CPT.
Exemples d'interactions qui laissent présager de relations beaucoup plus variées et complexes que la simple et classique opposition "de principe" entre ces deux grands canidés
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.