Des limites d’efficacité préoccupantes
Il apparait clairement que les dommages sont particulièrement importants lorsque distribution du loup et des troupeaux se superposent le plus et le plus longtemps. Ainsi la région PACA concentre tout naturellement 70% des attaques. Pourtant les moyens de protection y sont largement appliqués et de longue date. Ainsi, les Alpes Maritimes déjà au premier rang des départements les plus touchés, a enregistré une augmentation annuelle des dégâts de +30% de 2011 à 2013.
Plus localement, malgré des efforts constants de protection certaines UP n’arrivent pas à faire baisser la pression de prédation. Même si la proportion nationale de ces « foyers d’attaques » s’est stabilisée (5% des UP touchées depuis 2000), la concentration ponctuelle ou récurrente des attaques sur quelques alpages ou pâturages apparait « incontrôlable ». En 2018, 4% des éleveurs attaqués ont subit plus de 10 attaques dans l'année.
Du département à l’UP, la protection semble parfois « en limite de puissance » et l’augmentation ou la constance de forts dommages laisse éleveurs, bergers, techniciens, décideurs… dubitatifs.
La recherche de facteurs déterminants s’avère difficile, tant les systèmes à analyser sont variés et complexes. Plusieurs études ont déjà été menées sans grand succès. Certaines évidences sont confirmées comme l’influence de la météo, ou le nombre de chiens de protection affectés. D’autres sont invalidées, comme le nombre de loups présents qui ne se corrèle finalement pas au nombre d’attaque.
Les raisons sont évidement multifactorielles, mais l’une des plus probables et préoccupantes est sans doute une certaine « habituation » du loup aux différentes défenses auxquelles il a été confronté jusqu’ici, à l’approche d’un troupeau. Optimiser les techniques de protection passe nécessairement aujourd'hui par une meilleure connaissance du facteur loup.
Voir le rapport final du projet CanOvis - LIEN