Dommages directs aux troupeaux
Les indicateurs annuels pour suivre la déprédation sont le nombre d’attaque, le nombre de victimes constatées lors de ces attaques (sur demande du responsable du troupeau, chaque prédation est constatée par un agent habilité puis expertisée en DDTM pour exclure ou pas la responsabilité du loup) et le nombre de zones concernées. Si le nombre de victimes par attaque reste stable, compris entre 3 et 4 animaux depuis 2008, le nombre d’attaques et d’unités pastorales concernées augmentent sensiblement ces dernières années.
Plus que l’effectif total de loups, il semble que ce soit l’extension de l’aire de répartition qui soit responsable de la croissance nationale des dommages. La probabilité de rencontre entre le prédateur et de nouveaux troupeaux augmente.
Mais bien que continue, cette augmentation des dommages n’est pas régulière, dans le temps et dans l’espace. « Toutes les unités pastorales (UP) exposées au risque de prédation (car situées au sein de l’aire de présence détectée du loup) ne sont pas attaquées d’une part, et parmi celles attaquées d’autre part, certaines le sont bien plus souvent que d’autres, certaines années ou bien de façon continue » (source : Plan Loup 2013-2017).
Ainsi la fréquence des attaques est très variable. En moyenne, 85% des UP touchées ne subissent « qu’une » attaque par an, mais certaines en concentrent un nombre bien plus important (plus de 10 attaques parfois), on parle alors de « foyers d’attaques ». Ponctuellement, la gravité des attaques peut être accentuée par un effet de « surplus killing » (le prédateur dans l’excitation de la chasse tue plus d’animaux qu’il n’en a réellement « besoin ») ou lors d’un dérochement lié à l’affolement du troupeau (jusqu’à 300 ovins précipités d’une barre rocheuse en Mercantour).
A ces pertes constatées et facilement chiffrables, s’ajoutent la part des animaux disparus (quasiment à chaque attaque), le stress occasionné au restant du troupeau, la baisse de la prise de poids, la baisse de la lactation, de la fertilité ou prolificité qui peut en découler.