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L’alpage, la nuit : introduction à la vision nocturne
Cette compilation d’images de nuit permet de se familiariser avec l’imagerie thermique.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°1 : Le berger et son troupeau
Extrait n°1 : Le berger et son troupeau
Les équipements en imagerie thermique détectent le rayonnement infrarouge (onde électromagnétique de fréquence inférieure à celle de la lumière visible) émis par tous les objets présents dans le champ de la caméra.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°2 : Les CPT
Extrait n°2 : Les CPT
Le résultat obtenu s’apparente à une image « en noir et blanc » où les corps les plus chauds apparaissent comme les plus lumineux (blanc-brillant) ce qui permet de détecter et suivre facilement tous les animaux à sang chaud.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 1 : « L'alpage, la nuit » - Extrait n°3 : Les loups
Extrait n°3 : Les loups
On notera par ailleurs des différences de brillance entre les animaux, par exemple une différence entre un chien de protection et un loup liée à la constitution de leur pelage respectif. Le pelage plus fourni du chien par rapport à celui du loup (particulièrement en été) a un effet « isolant » qui le rend plus « gris » à l’image, surtout à grande distance.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
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Tentative d’attaque : de l’approche à la mise en fuite du loup
Ces extraits vidéos illustrent une tentative d’attaque menée par un loup seul : son travail d’approche, le long face à face avec le troupeau avant sa charge, aussitôt enrayée par les CPT. Massif de Canjuers - Juillet 2014.
Le contexte
Un troupeau de 2000 ovins est regroupé sur la couchade libre (non parquée) habituelle. Les animaux étant particulièrement serrés, ils forment une patate assez homogène – Huit CPT les accompagnent, dans le troupeau même ou à proximité immédiate. Le site est rocailleux mais peu pentu. La végétation y est de type garrigue (arbustes et pelouse sèche).
Le début de soirée est calme, la météo est bonne. Vers 01h00, un loup apparait 400m à l’Est du troupeau, doucement mais sûrement il se dirige vers lui et entame une longue (9mn) et prudente approche.
Le loup est finalement parvenu au dessus et au centre de la patate que forme le troupeau. Il lance son attaque mais visiblement sans proie précise en ligne de mire. Deux CPT proches de l’action interviennent instantanément et mettent en fuite le prédateur.
Commentaires
Durant le suivi, la zone est fréquentée par un groupe de loups (minimum 6 individus) et le troupeau est régulièrement « visité » mais pas forcément attaqué.
Ici, dans sa tournée nocturne, ce loup apparait plus déterminé. Une fois devant les animaux le face à face est calme et long, le loup semble hésitant. Les brebis ne bougeront finalement qu’au lancement de l’attaque proprement dit. Par ailleurs, aucun CPT ne semble l’avoir détecté jusque là mais leur réaction est rapide et efficace pour l’éloigner dès lors qu’ils perçoivent la perturbation. Leur intervention est visiblement liée au mouvement de fuite des brebis les plus en danger au moment de la charge du loup.
Deux autres CPT vont se joindre aux premiers pour courser le prédateur sur environ 300 m. il finira par disparaitre par le haut du versant.
Si le loup lance une charge « prudente et/ou peu motivée » et semble craindre les CPT (sa fuite est immédiate), il donnera par contre, durant la poursuite, l’impression de plus d’aisance et de marge sur ses poursuiveurs qui interrompent assez vite leur intervention en même temps que le loup ralenti sa fuite.
A 01h20 tous les CPT ont rejoint le troupeau, qui lui n’a pratiquement pas bougé. Sur cette action le retour au calme est rapide tant pour les CPT (5mn) que pour le troupeau (moins d’une mn).
Cette séquence illustre une catégorie d’interactions que nous avons régulièrement observé aussi bien sur le massif du Mercantour que sur Canjuers et qu’une première analyse nous amènerait à attribuer plutôt à de jeunes loups intéressés mais peu expérimentés (voir Rapport d'activités 2014).
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
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Suite au passage de deux loups au parc de nuit (sans attaque), ces extraits vidéo présentent la poursuite, particulièrement « sportive », qu’engagent quatre des CPT présents sur l’estive. Massif du Mercantour - Juillet 2013.
Le contexte
Un troupeau de 1700 ovins est regroupé pour la nuit dans un parc en filets, à proximité de la cabane du berger. Cinq CPT complètent le dispositif de protection. Le parc de nuit est établi à 1600m d’altitude, sur une ancienne terrasse cultivable, l’environnement proche est fait de pelouse, éboulis et ilots boisés.
L'action
Vers minuit, deux loups ont effectué une première approche « intéressée » qui les amène jusque devant les filets sans éveiller les soupçons des CPT, malgré l’agitation du troupeau. Les loups n’attaquent pas et disparaissent jusqu’à 01h35 où on les retrouve à quelques mètre du parc de nuit, en interaction « pacifique » avec un des CPT.
La poursuite présentée ici est assez marquante de par sa durée (+ de 7 mn), la distance parcourue (+ de 1.3km), la motivation et l’ardeur des CPT. A deux reprises ils se font « égarer » et distancer mais ils parviennent à reprendre la piste des deux loups.
En toute fin de séquence observée, alors que chaque CPT poursuit « son » loup, un des chiens n’est pas loin de « contacter » physiquement un des pourchassés ! Les deux CPT qui restent en course à ce moment là ne reviendront que bien plus tard dans la nuit. Cette paire de loups fera d’autres passages les nuits suivantes. Mis en perspective avec d’autres observations, cette scène de poursuite apporte des éléments de compréhension face aux nombreuses questions, que pose l’amélioration des CPT, parmi lesquelles :
Quel est l’effet dissuasif des CPT ? Les loups se permettent des pauses et sont capables de regarder passer les CPT au cœur même de l’action – ils reviennent les nuits suivantes, voire la nuit même.
Quelle est la motivation des CPT ? Qu’est-ce qui détermine l’intensité d’une interaction et fait la différence entre la simple interposition à la poursuite « musclée » ? Comme ici, alors qu’il n’y a pas eu de perturbation initiale du troupeau.
Quelles capacités sont déterminantes pour interagir avec un loup, le pourchasser... ? Le gabarit, la forme physique, les facultés sensitives ? Ici, les CPT combinent, comme un chien de chasse, la poursuite à vue ou le pistage à l’odorat, voire à la connaissance du terrain et l’anticipation des meilleurs passages.
Les informations récoltées dans les scènes de poursuite renvoient à la réflexion autour de la théorie du Ressource Hodling Potential (RHP) abordée dans nos travaux ici : Rapport d'activités 2014 - Galeries d'images.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Plateau de Canjuers - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face »
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Durant plusieurs heures, un loup est présent sur l’alpage et exerce une pression sur le troupeau. Parmi les nombreuses interactions avec les CPT observées pendant la nuit, cette séquence illustre les relations non agonistiques qui peuvent exister entre CPT et loups. Massif du Mercantour - Aout 2014.
Le contexte
Nous sommes sur le « quartier d’aout » pâturage d’altitude constitué quasi exclusivement de pelouse alpine. Le troupeau de 2000 ovins est regroupé pour la nuit dans un parc en demi-lune, devant la cabane du berger (2165 m). Cinq CPT complètent le dispositif de protection.
L'action
Un loup a été détecté sur l’alpage dès 21h45. Après une tentative d’attaque déjouée et une première poursuite par les CPT, le prédateur est maintenant attiré par une carcasse d’agneau prédaté la veille, en contre bas de la cabane. Mais deux CPT lui en refusent l’accès.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°1 : Le CPT s’interpose et poursuit le loup
Extrait n°1 : Le CPT s’interpose et poursuit le loup
23h50, après une phase de « repos » (animal couché), le loup se rapproche de la carcasse, il est mis en fuite par un des deux CPT présents.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°2 : Le face à face
Extrait n°2 : Le face à face
La poursuite est de courte durée. Pendant plusieurs minutes loup et CPT vont s’observer. Se « jauger » ?
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 4 : « Face à face » - Extrait n°3 : Le loup insiste sur la carcasse
Extrait n°3 : Le loup insiste sur la carcasse
Finalement le loup s’en retourne vers la carcasse, « accompagné » par le CPT, celui là même qui l’avait poursuivit. Pour autant les deux CPT vont continuer de tenir en respect le loup toujours intéressé par l’agneau mort. A 00h24, il abandonne … pour retenter une attaque (infructueuse) sur le troupeau !
Commentaires
Malgré sa localisation en plein cœur d’une ZPP, ce troupeau subit relativement peu de dommages tout au long de la saison d’alpage.
Pourtant, nous avons pu constater lors de différentes nuits de suivi qu’un ou plusieurs loups pouvaient se montrer particulièrement présents et insistants comme la nuit décrite ici où l’on observera un ou deux individus 5 heures durant avec deux tentatives d’attaques (une brebis blessée), de longues séquences d’interactions variées (et originales) entre CPT et loup, l’intervention de l’éleveur pour effaroucher un des loup et des phases de socialisation-jeux entre loups, non loin du troupeau.
La séquence présentée ici fait le zoom sur un type non agonistique de relations entre loup et CPT que ce travail de suivi nocturne permet de mettre en évidence. Nos observations révèlent progressivement une autre forme d’interaction, moins « convenue », basée sur une communication-socialisation « non violente » où les deux canidés s’observent, s’évaluent … et parfois même, sur un même espace, se tolèrent. Du moins en apparence !
Cette nuit là, le loup s’intéresse autant au troupeau qu’à la carcasse de l’agneau que lui et/ou ses congénères ont prédaté la veille. Dans les deux cas, malgré l’intervention des CPT, du berger, de l’éleveur, il se montre insistant et audacieux pour arriver à ses fins. Si les chiens font front durant les attaques au troupeau, ils sont moins combatifs pour « défendre » la carcasse, peut-être « lassés » face à la détermination du loup ? Pourtant les CPT font certainement une « défense de ressource » puisque eux aussi consomment, à tour de rôle, sur la carcasse !
Ces évènements soulignent l’immense complexité des relations entre les deux canidés (affrontement, tolérance, socialisation...), l’importance de leur caractère individuel (et de sa variation) : tous les loups sont-ils aussi insistants et aptes à « négocier » avec un CPT ? Avec tous les CPT ? Qu’est ce qui détermine l’agressivité ou la tolérance d’un CPT ? Pourquoi un même CPT peut successivement poursuivre un loup et le laisser retourner vers la ressource convoitée ?
Autant de questionnements, suscités par nos observations, qui aideront à préciser le comportement déprédateur du loup et « l’efficacité » d’un CPT (voir Rapport d'activités 2014).
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
Plateau de Canjuers - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Commandant du Camp militaire de Canjuers n°1-2015/1°RCA/PC/ENV
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés »
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Entre grands et petits canidés : les relations nocturnes du renard avec CPT et loup
Dans les zones pastorales, CPT (chiens de protection des troupeaux) loups et renards se côtoient en permanence. Les relations, parfois d’une grande promiscuité, entre le renard et ces grands canidés se révèlent très contrastées.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°1 : Les protagonistes
Extrait n°1 : Les protagonistes
Une présentation des trois canidés pour se familiariser à leur "signature thermique".
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°2 : Mise en fuite
Extrait n°2 : Mise en fuite
Relation interspécifique où le renard est mis en fuite par "plus grand que lui". Relation la plus convenue mais pas la plus courante sur le terrain.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°3 : Tolérance
Extrait n°3 : Tolérance
Grands et petits canidés se partagent le même espace et parfois les mêmes ressources alimentaires. CPT et loup s’agacent de l’attitude intrusive et intéressée du renard mais le tolèrent le plus souvent.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 5 : « Entre grands et petits canidés » - Extrait n°4 : Indifférence
Extrait n°4 : Indifférence
Les grands canidés ont intégré l’insistant renard et l’acceptent dans leur cercle le plus proche... jusqu’à l‘indifférence.
Commentaires
Les territoires des canidés sauvages se chevauchent, loups et renards convoitent parfois les mêmes proies et bien plus souvent, les mêmes charognes. Il a déjà été mis en évidence (notamment dans le suivi hivernal et par piégeage photo) l’intérêt du renard pour le loup qui le mène vers des proies communes mais surtout des carcasses (fraichement prédatées ou plus anciennes).
Le loup peut se montrer autant intolérant qu’indifférent à la présence du renard, même dans le cas d’une défense de ressource alimentaire (observations faites sur carcasses de brebis).
En zones pastorales, le troupeau représente pour l’un et l’autre un réservoir de proies potentielles (jeunes agneaux pour le renard) et encore une fois, une probabilité élevée de carcasses et autres déchets organiques.
Ainsi les renards fréquentent assidument les abords des cabanes pastorales et les sites de regroupement nocturne des troupeaux. Généralement, les CPT, comme avec l’essentiel de la faune sauvage ordinaire (sangliers, lièvres, chevreuils...) tiennent en respect ces renards mais finalement les tolèrent plutôt bien… sur des périmètres (cabanes, couchades) où ils sont pourtant le plus vigilant et le plus défensif.
Visiblement, loups et CPT ont à peu près les mêmes relations avec les renards, oscillant entre agressivité et indifférence, comme si les grands canidés finissaient par capituler devant l’insistance et la ténacité du renard commensal.
Les goupils semblent l’avoir bien compris et leur proximité vis-à-vis des grands canidés peut être vraiment étonnante !
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
Massif du Mercantour - Etude et images réalisées avec l’autorisation du Directeur du Parc National du Mercantour n° 2014-240, 2014-234, 2015-228
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CanOvis - Vidéo diurne - Séquence 6 : « Le mimétisme du loup »
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Le mimétisme du loup : quelle est la couleur de Canis lupus italicus ?
Stratégie adaptative dans le monde animal, le mimétisme permet aux proies comme aux prédateurs de se camoufler et passer (pour des raisons inverses) inaperçus. A ce jeu là, le loup « gris » européen (et sa sous-espèce italienne) se révèle particulièrement performant. Dans le cadre de nos travaux en alpages, les observations diurnes de loup sont régulières. Le premier aspect commenté est souvent la couleur du ou des individus suivis... ou du moins l’impression qu’on en a !
Le « vrai » pelage du loup
De plus en plus courante en milieu naturel, une belle observation de loup (en distance et/ou durée) nous permet de détailler à peu près son pelage : le plus souvent un mélange de beige, de gris, de noir et de brun-jaune. Le dos étant plutôt sombre et le ventre plutôt clair avec une particularité à la tête : un masque labial blanc autour de la bouche et le début du cou (gorge). Finalement le pelage est un nuancier de couleurs « naturelles » à tendance gris-fauve plus ou moins mélangée de poils noirs et blancs.
La couleur du loup observé : une impression plus qu’une réalité
Mais le plus souvent, les observations restent plus furtives, plus lointaines et dans ce cas, il est bien difficile de décrire précisemment la couleur du ou des spécimens observés. Même le masque facial normalement caractéristique peut passer complètement inaperçu !
Selon l’éclairage et la visibilité du moment, selon le milieu (pelouse, pierrier, sous-bois …) l’impression générale peut être très contrastée : gris argenté, roux, noir … Un même individu en mouvement dans un milieu varié donnera même l’impression de « changer » de couleur. Suivre un individu en déplacement dans une pelouse rocailleuse en fin d’automne peut être particulièrement difficile, même avec du bon matériel optique !
CanOvis - Vidéo diurne - Séquence 6 : « Le mimétisme du loup » - Extrait : Loups sur un alpage du Mercantour
Extrait : Loups sur un alpage du Mercantour
Observation en soirée depuis le parc de regroupement nocturne.
On retrouve, en effet, dans le pelage du loup, nombre de couleurs et d’associations de nuances qui s’adaptent à une multitude de contextes naturels (milieux et visibilité) : l’essence même du mimétisme !
Il faut ajouter à cela une variabilité individuelle, qui fera apparaitre, dans le cas d’observation simultannée de plusieurs individus, tel loup plus brun, tel autre plus gris, plus clair ou plus foncé...
Enfin, il faut tenir compte de la variabilité saisonnière du pelage qui se densifie et peut s’assombrir en hiver. A l’inverse, le pelage estival peut être extrèmement ras et prédominent alors les tons brun-roux.
Il n’y a bien que dans le cas d’un manteau neigeux continu que l’animal perd ses capacités mimétiques. Mais là encore, par effet de contraste avec le blanc de la neige, le loup apparaitra plus sombre qu’il n’est réellement !
Réalité ou impression, depuis quelques temps se multiplient en France des témoignages portant sur des observations de loups « noirs »... Concernant la sous-espèce C.l.italicus ce n’est biologiquement pas impossible mais semble–t-il très rare (quelques cas détectés en Italie). Hormis ces observations, aucun document photo ou vidéo n’a permis jusqu’ici de valider ces informations dans notre pays.
Faut-il entendre dans ces témoignages : « uniformément noirs » ? « particulièrement foncés » ? « plutôt sombres »... ? Le doute subsiste.
Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.
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Le loup est (aussi) un charognard : un animal carnivore n'est pas nécessairement un prédateur
« Les loups sont des prédateurs souples et opportunistes mais ils comptent généralement sur les ongulés de grande taille qu’ils n’ont d’ailleurs pas toujours besoin de tuer pour se nourrir. Peterson dit avoir récupéré des fèces de loups pleines d’asticots après qu’ils aient consommé des carcasses avariées d’élan, abandonnées alors qu’elles étaient desséchées depuis des mois ». (Peterson-Ciucci. « Les loups en tant que carnivores », dans Mech-Boitani (2003) Les loups University of Chicago Press, traduction C et R Igel, p.104) Le charognard se nourrit de cadavres d’animaux morts plus ou moins récemment, dans un état de décomposition plus ou moins avancé. Le loup en tant que carnivore consomme régulièrement sur des carcasses d’animaux sauvages ou domestiques qu’il a lui-même prédaté (précédemment ou non).
La tournée des carcasses
Les longs suivis que permettent les terrains enneigés mettent parfois en évidence l’intérêt des loups pour ces charognes qu’ils visitent régulièrement et dont parfois il ne reste vraiment pas grand-chose (quelques vieux os délavés !) Seuls ou en groupe, il apparait même que les loups organisent de véritables et méthodiques « tournées des carcasses ».
Lors de nos observations auprès des troupeaux, le loup charogne régulièrement des restes de moutons, morts de maladie, d’accident, avortements … et bien sûr de prédation (par lui ou l‘un de ses congénères). Certains individus semblent plus attirés par les diverses carcasses qui parsèment l’alpage que par les animaux vifs du troupeau, même si ces charognes sont défendues par les CPT.
Ces loups « qui vont droit au but » en arrivant sur l’alpage, possèdent visiblement une cartographie précise des carcasses en présence. Outre l’opportunité d’une prédation, leurs nombreuses visites aux troupeaux leur permettent également d’actualiser leur catalogue de carcasses nouvellement disponibles.
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°1 : Charognage d’un loup sur une carcasse d’agneau
Extrait n°1 : Charognage d’un loup sur une carcasse d’agneau
Un loup consomme 40 mn sur les maigres restes d’un agneau mort de maladie aux abords d’un parc de nuit, deux semaines plus tôt.
Compétition entre loup et CPT
Nous avons pu observer plusieurs interactions entre loup et CPT autour de carcasses récentes de mouton. Généralement le chien « défend » le cadavre. Défense de propriété (c’est son mouton) ou défense de ressource (c’est son casse croute) la limite est souvent flou, les deux intentions peuvent visiblement se méler. Les joutes entre les deux canidés peuvent être longues et animées (voir Séquence 4 : « Face à face »). L’issue de la confrontation est très variable, de la mise en fuite définitive du loup à la capitulation du chien qui (résigné ?) observe alors le loup consommer. Un moindre mal dans la mesure où l’on à vu à l’inverse, des loups tenter des attaques au troupeau faute d’avoir pu accéder à une carcasse !
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°2 : Interaction loup-CPT autour d’une carcasse de brebis
Extrait n°2 : Interaction loup-CPT autour d’une carcasse de brebis
Une brebis est morte sur un lieu de couchade (parc en filets électrifiés). La nuit suivante, sur ce site inutilisé par le troupeau, un loup et un CPT se disputent la carcasse.
Durant 1h30, le chien tient le dessus puis finalement cède le terrain au loup insistant qui va consommer à peine plus de 7 mn. Entre temps, il aura « découragé » un autre CPT, rendu visite à l’âne (peu impressionné) et à la cabane pastorale toute proche.
Scent-rolling
Si la carcasse visitée par le loup est encore odorante, il peut réaliser une action de scent-rolling (se frotter, glisser, rouler sur un objet « parfumé »: carcasse, crotte, urine …) afin, selon les intreprétations proposées, marquer de son odeur cette carcasse (marquage territorial), s’enduire de l’odeur de la carcasse pour ramener au reste du groupe l’info d’une ressource alimentaire disponible ou encore dissimuler sa propre odeur pour échapper à la vigilance de ses futures proies (camouflage olfactif). Certains chiens, au grand désaroi de leur propriétaire, ont conservé ce comportement !
CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 7 : « Loup charognard » - Extrait n°3 : Scent-rolling de 2 loups sur une carcasse de bouc
Extrait n°3 : Scent-rolling de 2 loups sur une carcasse de bouc
Deux loups réalisent un long scet-rolling sur une carcasse d’un bouc de chèvre en fort état de décomposition (suite à une prédation) L’odeur est insoutenable (pour un homme !) on n’ose imaginer la signature olfactive des loups après leur « bain parfumé ».
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CanOvis - Vidéo nocturne - Séquence 8 : "Loup vs CPT: complexité des interactions"
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" Les chiens de protection font ils peur aux loups ?! " Les CPT sont une des dernières populations de chiens domestiques a être en contact direct avec leur ancètre, le loup. Que ce soit de façon indirecte: rencontres olfactives ou auditives, ou de façon directe: rencontres physiques, les CPT sont en relation quasi permanente avec les loups.
En zones pastorales, les interactions entre ces deux espèces, très proches, de canidés sont complexes. Comme attendu, l'essentiel des interactions observées demeurent agonistiques (tensions,affrontements...) mais ces grands canidés, qui partagent un même territoire, développent une panoplie de relations plus "sociales" qui, de la tolérance jusqu'à l'intéret sexuel, semblent relativement variées. Au sein d'une même interaction on peut même observer une alternance de phases agonistiques mélées à d'autres séquences plus "pacifiques".
La compréhension de ces interactions contrastées et combinées devrait fournir les clés manquantes pour améliorer la sélection et l'efficience des CPT.
Exemples d'interactions qui laissent présager de relations beaucoup plus variées et complexes que la simple et classique opposition "de principe" entre ces deux grands canidés
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Jean-Marc Landry est éthologue, il étudie le comportement animal et notamment les interactions entre le loup et les chiens patou, la race utilisée pour la protection des troupeaux. Avec sa posture scientifique, il se positionne au-dessus des débats et des prises de position passionnées. Il plaide pour une approche de terrain pour trouver des solutions concrètes à la protection des troupeaux.